“Le plaisir de travailler à un projet plus grand que soi”
A l’occasion du million de personnes sensibilisées aux enjeux climatiques, Cédric Ringenbach revient sur cinq ans de déploiement réussi. Il nous livre les clés du succès et les défis qui attendent la Fresque et les Fresqueur·euses pour répondre à l’urgence climatique partout dans le monde.
Plus d’un million de personnes ont participé à une fresque. Que retenir derrière le symbole ?
Beaucoup de fierté et de gratitude vis-à-vis des Fresqueurs et Fresqueuses ! L’objectif que l’on s’était fixé est aujourd’hui atteint et ce cap du million est une nouvelle source d’espoir et de motivation pour toute la communauté. En cinq ans, les choses se sont imposées d’elles-mêmes, l’aventure connaît une ascension exponentielle et le pari est réussi : permettre au plus grand nombre de s’emparer du projet et de prendre le relais.
A quoi attribuer ce succès ?
A la communauté des Fresqueurs et des Fresqueuses avant tout. Par leur enthousiasme et leur engagement, ils en sont les premiers artisans. Je pense aussi à l’équipe permanente qui fait un travail formidable et s’agrandit jour après jour. Ce n’est pas neutre de s’inscrire dans un projet en croissance continue et en pleine effervescence dont les pratiques et les méthodes s’inventent presque au quotidien. Et comment ne pas saluer les milliers d’organisations qui, en choisissant de déployer la Fresque, ont largement contribué à son succès ; nous bénéficions d’un outil autoporteur qui facilite son appropriation et sa démultiplication. La Fresque a relevé ce formidable défi qui consiste à réunir un grand nombre de personnes autour d’enjeux communs indispensables à la survie du vivant. Nous rendons accessibles à tous des enseignements scientifiques indispensables à notre compréhension du monde. Enfin, nous avons construit un modèle d’organisation dans lequel chacun se sent légitime.
La Fresque s’est dotée d’une nouvelle raison d’être. Avec quelle ambition ?
Notre raison d’être décrit notre vocation qui est de faciliter la compréhension des enjeux climatiques pour déclencher au plus tôt les bascules nécessaires à la préservation du vivant. Elle est le fruit d’une co-construction et nous permet d’assumer le rôle que l’on veut jouer à long terme. C’est une boussole pour notre communauté dont l’engagement est de nature à changer la donne à l’échelle mondiale. L’urgence climatique pose la question de notre rapport au monde du vivant et de l’avenir de l’humanité.
Le projet a inspiré d’autres fresques. Peut-on parler de concurrence ?
Le développement des autres fresques est une tendance très positive. J’y vois plutôt l’émergence d’initiatives complémentaires qui encouragent de nouvelles collaborations. De quoi enrichir la montée en compétences des Fresqueurs et notre recherche d’apprentissage permanent. La Fresque est un outil particulièrement vivant qui se nourrit d’expertises et de connaissances scientifiques en constante évolution. Nous sommes plus forts ensemble et favorisons un écosystème fécond au service des enjeux sociétaux.
Quels sont les prochains défis ?
Nous allons accélérer notre développement à l’international avec l’objectif ambitieux de réunir une communauté sans frontière d’un million de Fresqueurs à travers le monde d’ici trois ans. Cela suppose d’accompagner les référents dans la structuration et la gouvernance des entités locales, et d’adapter notre organisation pour répondre à la fois aux nouveaux besoins à l’international et à notre développement en France.
Avez-vous un conseil à adresser aux Fresqueurs et un rêve à partager ?
« C’est en fresquant que l’on devient Fresqueur ! ». Le plaisir de travailler à un projet plus grand que soi lui donne toute sa mesure. On pourrait presque se prendre à rêver qu’un jour la Fresque du Climat se voit décernée le prix Nobel de la paix … C’est ce que je souhaite à notre communauté.